16 de fevereiro de 2005

A morte da irmã e a política, vista do lado de fora.

"C'est plus que cela, commentait un professeur de sociologie. Sœur Lucia, on a tellement l'habitude de la voir en statuette avec les deux autres bergers, dans les villages, les taxis ou les foyers populaires, que beaucoup d'entre nous ne se posaient même plus la question de savoir si elle était encore vivante. Comment dire ? C'était comme une Jeanne d'Arc contemporaine, un symbole de spiritualité et surtout d'identité portugaise."
Sa mort a semé la zizanie en pleine campagne électorale, à une semaine des législatives du 20 février. Le premier ministre, le social-démocrate Pedro Santana Lopes, est intervenu à la télévision pour qualifier la mort de Lucia de "nouvelle impressionnante". Après quoi, lui qui était à bout de souffle dans les sondages, et venait de reprendre un élan inespéré dans le nord du pays très religieux, a annoncé qu'il suspendait sa campagne pendant deux jours pour honorer la sœur décédée.
Il a été suivi par les conservateurs du CDS-PP qui ne pouvaient faire moins pour un parti dont le combat phare, soutenu par l'Eglise, est de s'opposer à la dépénalisation de l'avortement.
Les socialistes ont opté pour une campagne "sobre", excluant les actions de rue. Quant à l'extrême gauche et aux communistes, ils poursuivront leurs activités. Mais non sans avoir affiché leur "respect" pour la morte. Dans son bureau où trônent deux crucifix, le maire communiste de Setubal, Carlos Sousa, politicien très aimé et dirigeant du Parti "orthodoxe", expliquait cette étonnante dualité : "Je suis marxiste et catholique. Et alors ? Jésus n'était-il pas le premier communiste ?"
Marie-Claude Decamps
Le Monde , hoje.

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